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1995 - 1h15'

Drame lyrique, sur des textes de Franck-André Jamme
Pour 1 récitant, 1 soprano, 1 mezzo-soprano, 1 voix d'enfant, 1 acrobate, 1 petit chœur ( 1 soprano, 1 mezzo-soprano,1 alto, 1 baryton, 1 basse), 1 ensemble instrumental ( shakuhachi, violon, violoncelle, contrebasse, harpe, piano, percussion ) et 1 bande.
Création Théâtre de Saint-Quentin-en Yvelines/ Scène Nationale et tournée 1996 (entre autres, Festival Musiques en Scène/Lyon…)
Direction Philippe Nahon.
Mise en scène et scénographie Gustavo Frigerio, lumière Pierre Jacot-Descombes, costumes Agnès b.
Avec Fred Ulysse, Ksenija Skacan, Christine Demangel ,Natacha Gaillard/Milia Ben Malah, Salvador Bugallo-Vales , Agnès Heidmann, Isabelle Soccoja, Hélène Bordes , Bruno Vincent, Laurent Grauer. Ensemble Ars Nova.

Col Canto est l'histoire d'une femme, racontée par un homme ( le récitant) , représentée conjointement sous ces différentes facettes: petite fille ( voix d'enfant ), femme mûre (soprano), femme âgée ( mezzo-soprano ), corps sans parole ( l'acrobate ), individu social ( le chœur ) .
" …un opéra pour raconter comment une femme devient elle-même. De l'enfance à la vieillesse. Pour dire par quel mystère les mots, les mots des autres, entrent en elle pour y vivre, s'en échapper ou s'y enfouir. Comment ils la construisent, ou la déconstruisent (….) Et les mots se sont faits musique. Parlés, chantés, fredonnés, enchevêtrés, a capella, en solo, en tutti, ils ont imposé leur rythme à l'écriture musicale (…) Et le chant profond de la femme vibre sous l'archet du violoncelle. Son souffle fait trembler celui de la flûte shakuhachi (…).
 Entre les mots et ce qu'ils nomment, le sens apparaît, va, vient et se perd .La polyphonie du chœur se noie dans le brouhaha de la foule. Le discours de la femme s'éteint dans sa voix qui cherche le silence. Le fil de sa vie se brise puis se renoue dans la parole de l'homme. Autant que leur sens, le son des mots raconte l'histoire de cette femme. Et aussi sa non-histoire quand, évadée de sa langue, elle est absente au monde. Le passage est si fragile, passerelle branlante que les mots jettent entre la mémoire et le réel, entre la folie et la raison, entre soi et les autres. Car les mots sont des gestes. Pareils à ceux de cet acrobate, fier comme un gitan de Lorca, inquiétant comme un voyou de Pasolini qui jette, comme un sort, une flamme entre les pages du journal où le monde est en proie à la guerre et aux luttes du pouvoir (…).
 Col Canto est un spectacle total où la musique, le chant, la littérature et le théâtre se rejoignent pour faire entendre la poésie intérieure d'une femme et l'incarner dans des images qui ont la précision poignante du rêve, entraînant chaque spectateur dans une succession d'émotions qui le renvoie, immanquablement, à sa propore histoire . "
Bernard Prouteau / 1995.